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On vous explique tout sur les plans-reliefs, et on vous présente celui de Mont-Dauphin !
Les plans en relief ont été créés à partir de 1668 par Louvois, ministre de la guerre. Ils représentent en trois dimensions les places fortes et leur campagne environnante jusqu’aux limites des portées de tirs des canons (600 mètres environ à l’époque) et des travaux d’approche de l’ennemi en cas de siège.
Les plans-reliefs représentent les sites fortifiés situés en zone frontière, terrestre ou en bord de mer. Ils permettaient à Louis XIV et à son état-major de programmer des améliorations et de simuler des sièges depuis Paris où se trouvait la collection. C’était le Google Maps de Louis XIV !
Aujourd’hui, le plan en relief original de la place forte de Mont-Dauphin est conservé dans le grenier des Invalides à Paris, au musée des plans-reliefs. Une réplique est présentée dans l’arsenal de Mont-Dauphin.
Louis XIV n’est jamais venu à Mont-Dauphin, mais il a tout de même pu visualiser la place forte grâce à cette maquette !
De près de quatre mètres d’envergure, le plan en relief de Mont-Dauphin a été réalisé en 1709 et a été modifié à la fin du XVIIe siècle. On y trouve notamment représentés :
Situé dans l’arsenal et faisant partie du parcours de visite, le plan-relief de Mont-Dauphin est un outil exceptionnel pour comprendre le projet de Vauban et l’histoire de Mont-Dauphin.
En 1713, le traité de paix d’Utrecht déplace le tracé de la frontière : Mont-Dauphin n’est plus en première ligne et son développement va être considérablement ralenti. Le plan-relief, réalisé en 1709, présente donc le projet souhaité pour Mont-Dauphin et comporte des éléments qui ne seront finalement jamais réalisés (casernes, pavillon d’officiers, îlots d’habitation.)
Par ailleurs, le plan-relief est un témoin de l’évolution de l’architecture de Mont-Dauphin : on y trouve notamment le magasin à poudre du XVIIe siècle et sa cour anglaise (bâtiment recouvert de terre au XIXe siècle), ou bien la caserne Rochambeau avec sa terrasse d’artillerie (doté d’une charpente à la Philibert Delorme au XIXe siècle également).
Pour réaliser les plans-reliefs, on faisait d’abord appel à des ingénieurs-topographes. Ils effectuaient les relevés sur le terrain et des levés topographiques. Ensuite, des menuisiers, des modeleurs et des artistes transformaient ces données en maquettes. Réalisés sur place, les plans en relief étaient ensuite transportés à Paris et conservés au Louvre puis aux Invalides.
À partir du plan en deux dimensions et des levés topographiques, il était alors possible de réaliser une maquette en trois dimensions.
Toute la collection des plans-reliefs est à l’échelle 1/600 (1 pied pour 100 toises selon les mesures de l’époque). Les relevés topographiques consistent en plusieurs milliers de repères (orientation) et de mesures (distance, taille). La boussole, l’équerre, le rapporteur, les toises et les chaînes de mesure font partie des instruments utilisés.
Le plan-relief de Mont-Dauphin mesure 3,42 mètres de long sur 2,90 mètres de large.
Les plans en relief sont des puzzles de grande taille, composés de tables de bois dont la partie supérieure est sculptée et modelée pour restituer le relief.
Les rochers, d’abord sculptés dans le bois, sont terminés avec une pâte composée de papier mâché de différentes couleurs pétri avec de l’amidon et fixé avec de la gomme arabique.
Les champs et les prairies sont fabriqués en soie. Les arbres sont constitués de soie et de fils de fer entrelacés. Les cours d’eau sont peints. Les bâtiments sont taillés dans de petits blocs de bois et peints ou bien habillés de papiers gravés.
Pour admirer la copie du plan-relief de Mont-Dauphin, vous pouvez suivre la visite commentée des fortifications et vous découvrirez par la même occasion l'histoire étonnante de ce village fortifié conçu par Vauban.
Retrouvez tous les horaires des visites dans l'agenda.
Et l'original du plan-relief de Mont-Dauphin ? Vous pourrez le voir au Musée des Plans-Reliefs, lors de certaines expositions temporaires.