Histoire

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Histoire de Mont-Dauphin

Vue de la porte de Briançon de Mont-Dauphin

Installé sur un vaste promontoire rocheux au carrefour de plusieurs vallées, le village fortifié de Mont-Dauphin témoigne de la puissance de Louis XIV. On vous raconte son histoire !

Avant Mont-Dauphin : le plateau des Mille Vents

En 1692, dans le cadre de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (conflit qui opposa le royaume de France et les jacobites  à une coalition de huit souverains européens), le duc de Savoie mène un raid avec une armée de 40 000 hommes dans la vallée de la Durance, au cœur des Alpes. Les villes de Guillestre, Embrun et Gap sont pillées et partiellement détruites.

Louis XIV prend alors conscience du manque de défense du royaume français sur cette frontière alpine. Il envoie Vauban  (alors commissaire général aux fortifications) inspecter le territoire pour trouver une solution.

Vauban arrive dans les Alpes à l’automne 1692 et remarque le plateau des Mille Vents. Distant d’une vingtaine de kilomètres du col de Vars par lequel était passé le duc de Savoie, ce promontoire rocheux est idéalement situé et permet de surveiller les quatre vallées alentours !


Je ne sais point de poste en Dauphiné, ni même en France qui puisse lui être comparé pour l'utilité, ni qui favorise plus nos entrées dans le pays ennemi et défende mieux toutes les siennes dans le nôtre et quand Dieu l'aurait fait exprès, il ne pourrait pas être mieux.

 

Vauban décide alors de faire construire à cet endroit des fortifications et des bâtiments militaires pour loger une garnison et défendre le territoire. Mais il ne s’arrête pas là et choisit d’ajouter au projet un village pour accueillir une population civile. C’est ce que l’on appelle une place forte ! 

En effet, dans ce territoire reculé au climat rude, il espère éviter les désertions de soldats en leur offrant des conditions de vie agréables grâce aux auberges et aux commerces.
 

Vue générale de Mont-Dauphin dans son environnement de montagne en automne
Vue générale de Mont-Dauphin

Pierre Barrot - Centre des monuments nationaux

Une ville neuve au destin contrarié

Les travaux débutent dès 1693 et lorsque Vauban revient à Mont-Dauphin en 1700, l’essentiel est déjà construit (fortifications, poudrière, caserne) mais des travaux d’aménagement se poursuivront jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Mont-Dauphin fait partie des neuf villes neuves créées par Vauban. 
Le saviez-vous ? Son nom lui est attribué en l’honneur du dauphin, fils aîné du roi.

La garnison de Mont-Dauphin comptait un millier d’hommes à l’origine. Instrument de dissuasion efficace, la place forte n’a jamais connu de siège ! En 1713, la signature du traité de paix d’Utrecht éloigne la frontière. Mont-Dauphin n’est plus en première ligne et son développement se ralentit.
 

Souterrain de la lunette d'Arçon de Mont-Dauphin
Souterrain de la lunette d'Arçon de Mont-Dauphin

Pierre Barrot - Centre des monuments nationaux

Les aménagements du XIXe siècle

Au cours du XIXe siècle, des améliorations sont réalisées pour entretenir les bâtiments et les adapter aux évolutions de l’artillerie. C’est à cette époque par exemple que l’on construit la fabuleuse charpente à la Philbert Delorme de la caserne Rochambeau.

En savoir plus sur cette charpente

 

C’est également au XIXe siècle que le village fortifié de Mont-Dauphin connaît le plus d’habitants : environ 400 âmes en 1850. 

Vauban avait pourtant imaginé le développement d’une véritable petite ville de 2000 personnes. Alors, que s’est-il passé ? 

En premier lieu, la perspective d’une cohabitation avec les militaires et les contraintes liées (couvre-feu, manœuvres militaires, fermeture des portes) n’a pas attiré les habitants du territoire. 

Ensuite, la signature du traité de paix d’Utrecht en 1713 stoppa le développement de la garnison et donc l’intérêt de s’y installer pour de nouveaux commerçants.
 

Vue du comble de la caserne Rochambeau de Mont-Dauphin et de sa charpente à la Philibert Delorme
Vue du comble de la caserne Rochambeau de Mont-Dauphin et de sa charpente à la Philibert Delorme

Pierre Barrot - Centre des monuments nationaux

Mont-Dauphin aujourd'hui

Au cours de son histoire, Mont-Dauphin ne connaît qu’un seul fait d’arme : un bombardement italien en 1940, qui détruit notamment une partie de l’arsenal. 

En 1966, la place forte est classée monument historique avant d’être démilitarisée en 1980, date du transfert des fortifications et des principaux bâtiments au Ministère de la Culture.

Depuis 2008, la place forte de Mont-Dauphin est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des fortifications de Vauban  : elle est l’une des neuf villes neuves créées par Vauban, et l’archétype de la place forte de montagne.

Mont-Dauphin est aujourd’hui un village avec environ 170 habitants  qui jouissent d’un cadre de vie incroyable dans une forteresse quasiment intacte. Des artisans (bois, cuir, céramique, vitraux, textile) et des artistes vivent et travaillent ici et participent à son rayonnement. 

 

Vous souhaitez en savoir plus sur l'inscription des fortifications de Vauban au Patrimoine mondial ? 

Visitez le site internet du Réseau des sites majeurs de Vauban


 

Remparts et fossés du front nord de Mont-Dauphin
Remparts et fossés du front nord de Mont-Dauphin

Marc Tulane - Centre des monuments nationaux

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