Histoire
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Devenez incollable sur la bataille de Little Bighorn grâce à cette riche base documentaire !
La série Little Bighorn d’Ousmane Sow, créée en 1999, s’est installée dans le village fortifié de Mont-Dauphin pour dix ans, après un long trajet du Sénégal aux Hautes-Alpes, où cet ensemble monumental a été reconstitué. L’essentiel de l'œuvre est visible à la Maison Ousmane Sow, maison atelier située à Dakar au Sénégal, qui fut la demeure et le lieu de création du sculpteur de 1980 jusqu’à son décès en 2016. Grâce à une visite virtuelle, il est possible de la découvrir ainsi qu’une trentaine d'œuvres originales, essentiellement issues des séries africaines de l’artiste (Masaï, Zoulous, Peuls). Plusieurs bronzes appartiennent à des collectionneurs privés ou sont exposés dans des villes françaises, notamment le Couple de Lutteurs corps à corps (série Nouba), place de Valois à Paris, la statue de Victor Hugo, sur l’esplanade des Droits de l’homme à Besançon ou la statue de Toussaint-Louverture dans la cour du Musée du Nouveau-Monde à la Rochelle…
Membre de l’Académie des Beaux-Arts, Ousmane Sow s’est fait connaître du grand public en 1999 lors d’une rétrospective sur le pont des Arts à Paris, qui a attiré plus de 3 millions de visiteurs. Un numéro spécial de Télérama avait alors été publié : Ousmane Sow, la splendeur sauvage des hommes, sous la direction d'Olivier Cena. À la mort du sculpteur, le journaliste publiait à nouveau le récit de leur rencontre. En 2019, la revue d’art Artension lui rendait à son tour hommage avec l’article Ousmane Sow, éternel (Artension, hors série, n°26).
Pour aller plus loin, cet épisode de “Toute une vie” sur France Culture est accompagné d’une riche bibliographie ainsi que de liens vers des enregistrements audio ou vidéo sur l’artiste.
La « bataille de l'herbe grasse » (battle of the Greasy Grass), comme l'appellent les Sioux, autrement dit la bataille de Little Bighorn est un événement fondateur de l’histoire américaine. À ce titre, elle est particulièrement documentée par la Smithsonian Institution, célèbre institution de recherche scientifique aux Etats-Unis à laquelle de nombreux films et séries américaines font référence (dont le film La Nuit au musée 2 de Shawn Levy, qui se déroule dans ses sous-sols et ses musées).
Née en 1826 de la volonté d’un scientifique britannique, James Smithson (qui lui lègue une fortune sans jamais s’être rendu aux Etats-Unis !), puis officiellement créée sous l'égide de l'administration américaine en 1846, la Smithsonian Institution est un vaste complexe constitué de dix-neuf musées et neuf centres de recherche, principalement situés à Washington DC.
Parmi eux, le Musée national d’Histoire naturelle (National Museum of Natural History) possède une belle collection de pictogrammes représentant les combats de la bataille. The National Portrait Gallery et le Musée national d’Histoire américaine (American History Museum), quant à eux, présentent respectivement des portraits photographiques de différents protagonistes et quelques objets et photographies en lien avec le 7e régiment de cavalerie du lieutenant-colonel Custer.
Le musée national des Indiens d'Amérique (National Museum of the American Indian) lui se consacre spécifiquement à l'histoire, la culture et les arts des Indiens nord-américains. Créé en 1989, le NMAI comprend un musée à Washington DC, un musée à New York et un centre à Suitland, dans le Maryland. Il gère l'une des plus vastes collections d'artefacts autochtones au monde, y compris des objets, des photographies, des archives et des médias couvrant tout l'hémisphère occidental, du cercle polaire arctique à la Terre de Feu. Il s’engage à faire entendre les voix autochtones - présentes et passées - dans toute leur richesse, leur profondeur et leur diversité.
L’Autry Museum of the American West, musée d'histoire créé en 1988 à Los Angeles par l'acteur Gene Autry, explore aussi l'histoire de l'Ouest américain et de ses multiples cultures. Il accueille notamment le festival annuel Native Voices, qui présente exclusivement des œuvres de dramaturges issus de “populations natives”, et détient la collection d'art amérindien la plus importante après le Smithsonian. Riche de 238 000 pièces, cette collection comprend 14 000 paniers, 10 000 articles en céramique, 6 300 textiles et tissages, plus de 1 100 bijoux, et donne à voir le travail des peuples autochtones de l'Alaska à l'Amérique du Sud, en mettant l'accent sur les cultures de la Californie et du sud-ouest des États-Unis. Elle comprend aussi une série de pictogrammes et de visuels sur la bataille de Little Bighorn et ses protagonistes (Custer, Sitting Bull, etc.)
Cette bataille historique est également documentée à la bibliothèque du Congrès (Library of Congress), située à Washington DC, ainsi qu’aux Archives nationales (National Archives and Records Administration - NARA), agence indépendante du gouvernement des États-Unis et responsable des archives fédérales.
D’autres lieux, souvent situés à proximité du champ de bataille, voire sur le site même, évoquent cet événement tragique.
C’est le cas du Mémorial de Little Bighorn (Little Bighorn Battlefield National Monument), gardien de la mémoire de l’affrontement sanglant des 25 et 26 juin 1876. Créé trois ans seulement après la bataille, sous le nom de « Custer Battlefield National Monument », ce lieu célèbre aujourd’hui aussi bien la mémoire des soldats américains morts au combat que celle des Indiens. Afin de renforcer cette reconnaissance, un monument honorant les soldats amérindiens a aussi été édifié en 2003. Le site dispose d’un fonds photographique important sur la bataille. On y trouve notamment des photographies du général Custer, des photographies des protagonistes indiens, des cartographies de la bataille, etc…
Il est aussi possible de se promener le long de la rivière Little Bighorn, qui a donné son nom à la bataille, et d’assister, chaque 26 juin, à une reconstitution de la bataille, un “reenactment” dont les Américains sont friands. La première reconstitution d’ampleur, avec des vétérans des deux bords, a eu lieu en 1886, afin de célébrer le dixième anniversaire de la bataille.
Plus loin, à environ 150 km du champ de bataille, mais toujours en terres indiennes, le Brinton Museum est à l’origine un ranch, construit en 1893 par William Moncreiffe, un immigrant écossais, et racheté en 1923 par Bradford Brinton. Cet ingénieur fortuné collectionne des œuvres d'art et des matériaux historiques, essentiellement liés à l'histoire des Amérindiens. Après sa mort en 1936, sa sœur Helen a transformé le ranch en musée, exposant ses collections qui se sont enrichies au fil du temps. Il abrite désormais l'un des plus importants et plus vastes ensembles d'art indien occidental et américain des XIXe et XXe siècles aux États-Unis et comprend plus de 100 pièces d'art et d'artefacts amérindiens. Cela comprend de nombreuses peintures sioux et notamment une trentaine de dessins d’Amos Bad Heart Buffalo, un historien tribal du clan Oglala Lakota (l’un des sept clans des premières nations) et artiste réputé du Ledger Art. Ce style, qui adapte la pictographie traditionnelle amérindienne au papier, le nouveau support européen, est ainsi nommé d'après les livres comptables disponibles auprès des commerçants et utilisés par les artistes pour leurs dessins et peintures.
Citons enfin le Buffalo Bill Center of the West. Fondé en 1917 pour préserver l'héritage et la vision du colonel William F. Cody, alias "Buffalo Bill", ce complexe de cinq musées, situé dans le Wyoming, est très riche en œuvres d’art et artefacts de l'Ouest américain, ainsi qu’en photographies. Rappelons que Sitting Bull, quelques années après la bataille de Little Bighorn, a fait partie de la troupe du Buffalo Bill’s Wild West Show, qui sillonna l’Amérique du Nord et l’Europe de 1882 à 1912 et dont les spectacles ont contribué à créer le grand mythe du Far West.
Deux photographes contemporains des événements de Little Bighorn se sont particulièrement intéressés aux Indiens et ont permis de faire connaître les visages de certains protagonistes de la bataille : Orlando Scott Goff (1843 – 1907) et David Francis Barry (1854 – 1934).
Tous les deux s’associent et s’installent en 1871 dans le Dakota où ils fondent un studio et une galerie photographique. En 1875, Goff accepte le poste de photographe au fort Abraham Lincoln, au moment où le lieutenant-colonel George Armstrong Custer et plusieurs unités du 7e Régiment de cavalerie y sont stationnés. C’est lui qui prend les dernières photos de Custer et de ses hommes, avant leur participation à la bataille de Little Bighorn contre les Sioux Cheyenne et Arapaho, alliés de Sitting Bull. Enfin en 1881, il est l’auteur de la célèbre photographie du chef indien, reprise dans de nombreux livres.
Goff et Barry voyagent souvent en dehors de leur atelier, captant des images des Amérindiens à travers les Plaines, grâce à l’utilisation d’un studio photographique portable. Barry aurait été surnommé par le peuple Lakota “Little Shadow Catcher”, Le Petit Attrapeur d’Ombres. On trouve certaines de leurs photographies au Smithsonian Museum ou à la Librairie du Congrès (Goff, Barry). Leur travail sera poursuivi notamment par Frank Albert Rinehart (1861 – 1928) et Edward Curtis (1868 – 1952).
En 1876, l'épisode de la bataille de Little Bighorn a été vécu comme un séisme dans l'opinion américaine, comparable à l'assassinat du Président Kennedy ou de l'attentat du 11 septembre. En témoigne la considérable littérature outre-Atlantique consacrée à l'événement. Après Abraham Lincoln, George Custer serait même la personnalité américaine ayant fait l'objet du plus grand nombre de biographies aux USA.
En France, la production littéraire sur le sujet est beaucoup plus modeste. L'ouvrage de référence est Little Big Horn, autopsie d'une bataille légendaire, de David Cornut. Beaucoup d'ouvrages s'intéressent en revanche à la culture des Indiens des Plaines, protagonistes de la bataille.
Mais aussi :
Certaines revues d’histoire françaises ont également traité du sujet de la bataille de Little Bighorn.
Si le Little Big Man d'Arthur Penn est le plus connu, beaucoup de films américains ont évoqué la bataille de Little Bighorn et de nombreux westerns s'en sont inspirés. Il est intéressant de noter l'évolution de la figure de l'Indien au fil du temps et la fascination exercée par le général Custer sur les réalisateurs américains.
La dernière bataille de Custer (Custer's Last Fight, 1912) est un film muet américain réalisé par Francis Ford mettant en scène la fin du général Custer (également interprété par Francis Ford) à la bataille de Little Big Horn. Avec plus de 2,000 figurants et un budget de 30 000 dollars, ce fut, à l'époque, le film le plus cher jamais réalisé. Une curiosité à découvrir en ligne.
Les vengeurs de Buffalo Bill (Custer's last stand, 1936) de Clifton Elmer, met en scène des vedettes de l’époque et suit plusieurs intrigues (autour d’une flèche médicinale et d’une mine d’or secrète !) jusqu’à la fin tragique des troupes du général Custer à Little Big Horn. En France, le film a été diffusé en trois épisodes. En ligne également.
Dans le très célèbre western La Charge fantastique (They Died with Their Boots On, 1941), de Raoul Walsh, Errol Flynn interprète un général Custer patriote et plein de loyauté envers les Indiens et Antony Queen, un Crazy Horse plus vrai que nature (bande-annonce).
La Rivière de la mort (Little Big Horn, 1951) est un film américain de Charles Marquis Warren qui raconte le dangereux voyage de soldats américains chargés d’atteindre Little Big Horn afin d'avertir le général Custer de l'attaque des Sioux et d’un massacre imminent. La tension s’accroit quand le commandant de la patrouille soupçonne son subordonné d'avoir une liaison avec sa femme… (bande-annonce).
Custer, l’homme de l’Ouest (Custer of the West, 1967). Ce portrait de Custer par Robert Siodmak est assez nuancé selon les critiques, loin du portrait dithyrambique de La charge fantastique (bande annonce).
L’image de l’Indien a été totalement réévaluée après Little Big Man (1970) d’Arthur Penn. Cet anti-western dans lequel Dustin Hoffman joue Jack Crabb, un personnage fictif adopté très jeune par des Cheyennes, suit, sur 121 ans, toutes les tribulations du peuple indien dont l’épisode historique de la défaite du général Custer, lors de la bataille de Little Big Horn, qu’il a contribué à faire connaître (bande annonce).
Dans un genre satirique, Touche pas à la femme blanche (1974), dernier film du réalisateur italien Marco Ferreri, transpose la bataille de Little Bighorn à Paris. Le film montre aussi bien le génocide des Indiens d’Amérique que l'éviction des classes populaires des centres-villes. Marcello Mastroianni interprète le général Custer (bande annonce).
Fils de l’étoile du matin (1991), mini-série télévisée en deux parties de Mike Robe, d’après le roman d'Evan S. Connell, l’histoire débute en 1876, lorsque les colonnes des colonels Terry et Gibbon rejoignent Little Bighorn après la bataille et qu’ils découvrent que l'escadron de Custer a été anéanti. Grâce à un « flash-back » le film tente alors/ensuite de fournir un point de vue équilibré/modéré/tempéré/pondéré/balancé, en racontant l'histoire de Custer à la fois du point de vue de sa femme, Elizabeth, et de celui d’une jeune indienne Cheyenne, Kate Bighead, qui a rencontré Custer à plusieurs reprises (disponible en ligne en anglais et en basse définition).
Pour en savoir plus sur l'exposition "Little Bighorn, par Ousmane Sow" à Mont-Dauphin, cliquez ici !
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